Impact des annonces de la Banque du Canada et de la Réserve Fédérale sur le marché immobilier
Les annonces des banques centrales sont toujours scrutées de près par les professionnels de l'immobilier et les emprunteurs. Aujourd’hui, la Banque du Canada (BdC) et la Réserve fédérale américaine (Fed) ont chacune communiqué leurs décisions de politique monétaire, et leurs implications sont significatives pour le marché hypothécaire canadien. Voici une analyse approfondie de ces décisions et de leurs impacts à court et moyen terme.
Décisions de la Réserve fédérale américaine
La conférence de presse de Jerome Powell, président de la Fed, a mis en évidence plusieurs éléments clés :
Le marché du travail américain est jugé équilibré et ne contribue pas de manière significative à l’inflation.
Le double mandat de la Fed (plein emploi et stabilité des prix) semble bien respecté.
Les déclarations de Donald Trump n’exerceront aucune influence sur la politique monétaire.
La hausse des taux obligataires à long terme ne résulte pas des anticipations inflationnistes, mais plutôt d’une prime de risque (une explication qui suscite toutefois des doutes, étant donné la hausse marquée des rendements des obligations à 30 ans).
Powell a laissé entendre qu'une baisse du taux directeur en mars était peu probable.
Ces décisions confirment que la Fed adopte une posture prudente face aux conditions économiques, ce qui pourrait maintenir les taux hypothécaires aux États-Unis relativement élevés dans un avenir proche.
Annonces de la Banque du Canada et leurs implications
La Banque du Canada a pris plusieurs décisions marquantes :
Fin du resserrement quantitatif (QT) : À partir de mars, elle recommencera à acheter des actifs financiers et augmentera la taille de son bilan, ce qui devrait injecter de la liquidité dans l’économie.
Réduction du taux directeur de 0,25 % : Une réduction plus importante de 0,50 % avait été envisagée, mais la BdC a finalement opté pour une approche plus progressive.
Possibilité d’une autre baisse en mars : L’institution a laissé entendre qu’une nouvelle réduction pourrait être décidée lors de la prochaine réunion.
Ces mesures visent à soutenir l’économie face aux signes croissants de ralentissement, mais elles s’accompagnent de certaines contradictions et préoccupations :
La BdC affirme que l’inflation est sous contrôle, mais l’inflation des loyers reste élevée, ce qui soulève des doutes sur la cohérence de cette affirmation.
Elle prévoit une croissance économique de 1,8 % en 2025-2026, une projection jugée optimiste par plusieurs analystes.
Les incertitudes commerciales liées aux tarifs douaniers américains pourraient compliquer la reprise économique.
La Banque du Canada reconnaît qu’elle ne peut simultanément stimuler la productivité et contenir l’inflation, augmentant ainsi le risque de stagflation (croissance faible et inflation élevée).
Impact sur le marché immobilier et hypothécaire
L'annonce de la Banque du Canada entraînera des répercussions directes sur le marché hypothécaire et immobilier :
Taux hypothécaires : La baisse du taux directeur devrait progressivement se répercuter sur les taux hypothécaires, notamment ceux à taux variable. Toutefois, l’ampleur de cette baisse dépendra aussi des décisions futures de la Fed et de l’évolution des marchés obligataires.
Accès au financement : Une politique monétaire plus accommodante facilite l’accès au crédit, ce qui pourrait stimuler la demande immobilière en 2025.
Valeur des propriétés : Avec une demande accrue, la valeur des propriétés pourrait continuer d’augmenter, notamment dans les marchés où l’offre reste limitée.
Stagflation et risques économiques : Si la stagflation se concrétise en 2026 comme anticipé, cela pourrait créer un environnement économique plus complexe, avec une pression haussière sur les coûts et un ralentissement de l’activité économique.
Perspectives et recommandations pour les professionnels de l’immobilier
Face à ces nouvelles orientations monétaires, les courtiers immobiliers et les emprunteurs doivent adapter leur stratégie :
Surveiller l’évolution des taux hypothécaires : Bien que la baisse du taux directeur soit une bonne nouvelle, les taux hypothécaires fixes restent influencés par le marché obligataire. Il est essentiel de suivre les tendances des taux obligataires à 5 et 10 ans.
Profiter des opportunités de financement : Les emprunteurs devraient évaluer les opportunités offertes par la baisse des taux et envisager de refinancer leur prêt si cela s’avère avantageux.
Prévoir une volatilité économique : Les incertitudes économiques et les risques de stagflation nécessitent une planification prudente pour les investisseurs immobiliers et les acheteurs.
Les récentes annonces de la Banque du Canada et de la Fed confirment un assouplissement monétaire progressif au Canada, mais un maintien d’une politique plus restrictive aux États-Unis. Pour les professionnels de l’immobilier et les emprunteurs, cela signifie une amélioration des conditions de financement à moyen terme, mais aussi la nécessité de rester vigilants face aux risques économiques et aux fluctuations des taux d’intérêt. La clé sera d’anticiper les mouvements de marché et de s’adapter aux nouvelles dynamiques économiques.
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